LA CONSANGUINITE

 

Dans un premier temps, il est nécessaire de commencer par quelques définitions :
 

Le génotype est le patrimoine génétique complet d'un individu, soit l’ensemble des instructions pour concevoir un être vivant.
                                                                                

Le phénotype est la partie du génotype qui s’exprime réellement chez un individu, on parle alors de l’ensemble des caractères « visibles ».
Un exemple simple pour faire la différence entre génotype et phénotype :
Les groupes sanguins A, B, AB.

Les allèles sont les différentes versions possible d’un gène, par exemple pour le gène « longueur du poil » il existe 1 allèle poil Long et un allèle poil Court; pour le gène « groupe sanguin » il existe (à l’heure actuelle !) 1 allèle A, 1 allèle B et 1 allèle AB.
Un être vivant ne peut avoir que 2 allèles pour un même gène, un allèle est apporté par le père et un autre par la mère.

Un allèle est dit dominant s’il s’exprime, quelque soit le second allèle, par exemple l’allèle A du groupe sanguin est dominant sur l’allèle b et sur l’allèle ab.

Un allèle est dit récessif lorsque celui-ci a besoin d’être associé à son allèle identique pour pouvoir s’exprimer, par exemple, l’allèle b du groupe sanguin.

Le coefficient théorique de consanguinité d'un chat, ou de n’importe quel être vivant, symbolise pour chaque gène la probabilité que 2 allèles proviennent d’un ancêtre commun.

Dans la pratique, ce coefficient est calculé en recherchant l’ensemble des ancêtres communs d’un individu. En fonction du degré de parenté observé, on définit la probabilité théorique que des allèles proviennent de ce même individu. La combinaison de ces probabilités forme ensuite le coefficient de consanguinité.

Voici quelques exemples de coefficients de consanguinité des enfants en fonction du degré de parenté des parents :

 

Utilité de la consanguinité dans le cadre de l’élevage :

La consanguinité est nécessaire pour fixer les caractéristiques d’une race à l'intérieur d'une même espèce, donc n'espérez pas un chat de race à 0% de consanguinité cela n'existe pas, car toutes les lignées ont pour origine une poignée de chats : les fondateurs.

Les instances vétérinaires déconseillent de dépasser 25%, mis à part dans quelques rares cas, que je ne détaillerai pas ici, où il est possible de dépasser ce taux à l'intérieur d'un plan d'élevage.

Nous avons vu que la consanguinité est le résultat d'un accouplement entre deux chats ayant des ancêtres communs. En conséquence, cela signifie que 2 chats consanguins mais de lignées très différentes, une fois appariés, donneront naissance à des chatons très peu consanguins.

Dans le cadre d’un élevage, les mariages doivent prendre en compte à la fois les caractéristiques et les coefficients de consanguinité des parents afin d’éviter de fixer des traits trop en écart avec le standard de la race. En effet, marier deux chats consanguins augmente la probabilité de transmission des caractères physiques des parents à la descendance.

Il faut également tordre le cou à une idée fausse, que l’on entend souvent, une consanguinité élevée ne créé pas de tares génétiques, elle va, au pire, mettre en évidence celles déjà préexistantes !

 

Effets négatifs d’une forte consanguinité :

  • Diminution de la diversité génétique,
  • Affaiblissement du système immunitaire. Cet affaiblissement est plus ou moins prononcé selon les individus et selon le contexte environnemental (vie intérieure, extérieure, contact avec d’autres chats,…) qui agit sur la pression des infections. On appelle ce phénomène la dépression immunitaire.
  • Atteinte de la fertilité aussi bien chez les mâles que chez les femelles.
  • Des portées réduites, de un ou deux chatons, poids de naissance faible, mortalité néonatale importante.
  • Des malformations, mâchoires mal alignées, dentition se chevauchant, déformation du nez, placements des yeux non symétriques, cryptorchidie, monorchidie, malformations cardiaques, fentes palatines.
  • Lactation défaillante ou insuffisante sur plusieurs portées.
  • Survenue de cancers chez de jeunes chats, gingivites devenant chroniques,
  • Chat à morphologie plus fluette.

Effets positifs d’une forte consanguinité :

La perte de diversité génétique que l’on a classée comme effet négatif, peut également être mis en point positif. En effet, dans certains cas, le choix d’un bon mariage consanguin peut permettre d’éliminer des maladies génétiques en faisant disparaître certains allèles défectueux.

Quelques statistiques chez le chartreux des années 1950 à nos jours.
La base de consanguinité sur le chartreux, qui a servi de support à cet article, compte actuellement un peu plus de 8000 chats de 1900 à nos jours. Tous ne sont malheureusement pas exploitables principalement en raison de l’absence de date de naissance.

L’analyse de la base fait ressortir des taux de consanguinité de 0% (parce que l'on ne connait pas les ancêtres) à 60%. En réalité, la majorité de la population est centrée entre 10 et 20% de consanguinité.

Pour avoir une meilleure représentation des données, je n’ai pris en compte que les années ayant plus de 10 chats, ce qui revient à démarrer à partir de 1950. J’ai donc pu exploiter les données de 4120 chartreux
                                  
Tableau 

La consanguinité ne doit pas être agitée comme un épouvantail. Il s’agit d’un outil de sélection indispensable pour mener à bien un élevage.

L’élevage ne se borne pas mettre un mâle et une femelle ensemble et à distribuer les chatons, à mon sens, la passion, en plus de l’amour de la race est indispensable.

Cela implique 3 points indissociables :

  • De l’investissement en temps et connaissances
  • Une responsabilisation vis-à-vis de la race en elle-même.
  • Un engagement vis-à-vis des futurs acquéreurs des chatons. Un chat de race coûte de l’argent et ne se trouve pas obligatoirement facilement, les éleveurs ont donc un devoir de confier un chaton en parfaite santé, respectant les critères de la race et avec tous les atouts pour démarrer une longue vie.

Base de pédigrée :

Il existe une base permettant de calculer le taux de consanguinité de son chat, et surtout, de prévoir ce taux lors d'éventuels mariages entre chartreux, ce qui est d’une grande utilité, voir indispensable pour un éleveur!

Le calcul de consanguinité prend en compte la totalité des chats connus dans la base, ce qui peut aller jusqu'à 30 générations.

Il suffit d’envoyer un mail en joignant les pedigrees, ou au moins le nom des parents, à cette adresse : infochartreux@yahoo.fr

Vous aurez la réponse en général dans la journée.

Pour tout autre renseignement d’ordre généalogique ou de consanguinité n’hésitez pas à me contacter par mail, leparcauxloups@free.fr

 

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